Le Sanglier
(Sus scrofa)
Le sanglier est l’un des grands gibiers les plus emblématiques de nos forêts et campagnes françaises. Animal robuste, intelligent et très adaptable, il occupe une place centrale dans la gestion cynégétique moderne. Ses capacités de reproduction élevées en font une espèce dynamique dont la régulation est aujourd’hui indispensable.


Morphologie
Le sanglier présente une silhouette puissante et compacte :
Taille : 90 cm à 1,10 m au garrot selon les régions.
Poids : de 60 à plus de 150 kg pour les mâles adultes (solitaires), un peu moins pour les femelles.
Pelage : brun foncé, parfois tirant sur le noir, avec des variantes régionales.
Tête : allongée et massive, munie de puissantes défenses chez les mâles (canines supérieures et inférieures).
Pattes : courtes mais très solides.
Les jeunes, appelés marcassins, se reconnaissent facilement à leurs bandes claires longitudinales.
Habitat et comportement
Le sanglier est extrêmement adaptable :
Forêts feuillues, sapinières, maquis et garrigues.
Zones agricoles, friches, lisières, roselières.
Secteurs périurbains lorsque la nourriture est abondante.
Comportement
Animal nocturne et crépusculaire, actif surtout la nuit.
Les mâles adultes vivent souvent solitaires.
Les femelles, plus sociales, vivent en compagnies formées de la laie meneuse et de sa progéniture.
Le sanglier possède un excellent odorat et une remarquable mémoire des lieux.
Il est capable de déplacements importants pour la recherche de nourriture.


Alimentation
Le sanglier est omnivore, avec un régime très varié :
Racines, tubercules, bulbes, champignons.
Glands, faînes, céréales, maïs.
Vers, insectes, œufs, petits animaux.
Fruits et baies.
Sa technique de fouille du sol, appelée boutis, peut entraîner des dégâts importants sur les cultures ou les prairies.
Reproduction
La reproduction du sanglier est particulièrement dynamique, ce qui explique l’augmentation de ses effectifs dans de nombreux départements.
Période de rut : novembre à janvier.
Gestation : environ 115 jours.
Portées : 3 à 8 marcassins en moyenne, parfois davantage selon les ressources alimentaires.
Les femelles peuvent être fécondées dès leur première année lorsqu’elles atteignent un poids suffisant.
La disponibilité alimentaire (glands, cultures, maïs) influence fortement le taux de reproduction.


Rôle cynégétique et gestion
Le sanglier est un gibier de choix pour la chasse collective :
Intérêt cynégétique
Espèce emblématique des battues.
Gibier recherché pour sa ruse, ses déplacements rapides et sa résistance.
Viande appréciée en gastronomie.
Gestion et régulation
La maîtrise des populations est un enjeu majeur lié :
Aux dégâts agricoles (maïs, céréales, prairies…).
Aux risques routiers dus aux collisions.
Aux problématiques sanitaires (peste porcine africaine, trichinellose).
Les outils de gestion incluent :
Une période de chasse étendue,
Des plans de tir adaptés aux observations de terrain,
Des battues administratives lorsque nécessaire,
La collaboration entre chasseurs, agriculteurs et services de l’État.
Une gestion durable vise à maintenir l’espèce à des niveaux compatibles avec l’équilibre des milieux et les activités humaines.
Intérêt écologique
Au-delà des enjeux de régulation, le sanglier joue un rôle dans les écosystèmes :
Aération du sol grâce aux boutis, favorisant la germination de certaines plantes.
Dispersion des graines par consommation de fruits.
Participation au cycle alimentaire en tant que proie pour de grands prédateurs naturels (loup, lynx là où ils sont présents).
Cependant, lorsque les populations deviennent trop importantes, cet équilibre peut être rompu, d’où l’importance d’une gestion raisonnée.

